Carte de presse honoraire : comprendre son fonctionnement et ses avantages

Lorsque la carrière active d’un journaliste touche à sa fin ou qu’il n’exerce plus régulièrement, il est parfois possible de demander une carte de presse honoraire. Ce titre particulier reconnaît la contribution passée du professionnel au monde des médias, tout en lui permettant de conserver certains avantages. Dans cet article, nous détaillons les conditions d’obtention, l’utilité de ce statut « honoraire », et les différences par rapport à la carte de presse traditionnelle.

1. Qu’est-ce que la carte de presse honoraire ?

La carte de presse honoraire est un document octroyé à des journalistes qui ne répondent plus aux critères habituels de la carte de presse active (par exemple, le revenu majoritairement issu du journalisme). Elle s’adresse généralement :

Aux journalistes à la retraite ou en fin de carrière
Aux professionnels qui ont cessé leur activité régulière, mais ont exercé le métier sur une longue période
Aux anciens correspondants ou rédacteurs ayant fait valoir leurs droits à la retraite, tout en souhaitant garder un lien avec la profession

Ce titre met en valeur l’expérience et l’engagement d’un journaliste, même s’il n’exerce plus. C’est aussi une forme de reconnaissance symbolique du parcours professionnel.

2. Qui délivre la carte honoraire ?

Le mode de délivrance peut varier selon le pays et l’organisme concerné. En France, par exemple, c’est toujours la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels (CCIJP) qui s’en occupe. Dans d’autres pays francophones (Belgique, Luxembourg, Suisse romande, etc.), ce sont également les instances officielles ou des associations professionnelles (AJP en Belgique, ALJP au Luxembourg…).

Certains syndicats ou fédérations de journalistes (y compris privés) peuvent aussi proposer un titre honoraire à leurs membres qui partent à la retraite, à condition d’avoir cotisé ou justifié d’une carrière dans le journalisme.

3. Conditions d’obtention d’une carte de presse honoraire

Les critères pour obtenir une carte honoraire varient, mais incluent souvent :

Une ancienneté significative : avoir détenu la carte de presse « active » pendant un certain nombre d’années (souvent 10 ou 15 ans minimum).
Une cessation d’activité régulière : la personne n’exerce plus, ou très peu, d’activité journalistique rémunérée.
Une demande formelle : il faut constituer un dossier pour prouver cette ancienneté et justifier du retrait progressif ou total de la vie professionnelle.
Des règles internes spécifiques : certaines commissions exigent par exemple des justificatifs de salaire, de collaboration à long terme, ou encore une recommandation du média principal employeur.

En général, la carte de presse honoraire n’est pas renouvelée chaque année (comme la carte active), mais peut être délivrée pour plusieurs années, voire à vie. Cela dépend des politiques de l’organisme émetteur.

4. Avantages de la carte de presse honoraire

Même si elle ne confère pas tous les droits de la carte de presse active (notamment les avantages fiscaux liés à la profession en France), la carte honoraire permet de :

Conserver un statut « reconnu » : un signe de reconnaissance pour la carrière journalistique accomplie.
Accéder à certains événements : dans la plupart des cas, les organisateurs de conférences, festivals ou salons reconnaissent la carte honoraire, autorisant un accès privilégié (bien que cela reste à leur discrétion).
Bénéficier de réductions ou d’avantages liés à l’entrée dans des musées, parcs d’attractions ou lieux culturels (variable selon le pays, l’organisme et les accords en vigueur).
Rester en contact avec la profession : possibilité de recevoir des informations ou des newsletters des organismes de presse, d’être convié à des réunions de journalistes retraités, etc.

L’idée principale demeure la continuité symbolique du statut de journaliste, même après la fin de la carrière régulière.

5. Quelle différence avec la carte de presse active ?

La carte honoraire ne s’obtient qu’une fois la carrière terminée ou du moins fortement réduite. À l’inverse, la carte « active » est réservée aux journalistes qui justifient d’un pourcentage de revenus tirés de la presse, et doit être renouvelée périodiquement. Les avantages fiscaux (par exemple, en France, l’abattement spécifique) ne s’appliquent pas ou plus dans la majorité des cas pour la carte honoraire, car elle ne correspond plus à un exercice professionnel régulier.

Cependant, sur le terrain, la carte honoraire reste souvent respectée et reconnue. Nombre d’ex-journalistes continuent ainsi d’accéder à des événements qu’ils couvraient autrefois, à condition de ne pas abuser de ce statut pour des activités rémunérées qui ressortiraient du cadre professionnel.

6. Quelques organismes et ressources externes

CCIJP (France)

Consulter les conditions de délivrance de la carte honoraire en France.
AJP (Belgique)

Renseignements sur le statut honorifique pour les journalistes en Belgique, parfois attribué au cas par cas.
Fédération Internationale des Journalistes (IFJ)

Organisation mondiale pouvant fournir des informations sur les statuts nationaux, et le traitement des journalistes retraités au niveau international.

Si vous avez été membre d’un syndicat, celui-ci peut également proposer un statut honoraire aux anciens adhérents, incluant un suivi ou des avantages spécifiques (assurances, invitations, etc.).

7. Pourquoi passer par notre organisation ?

Certaines fédérations privées ou associations de presse proposent elles aussi une carte honoraire à leurs membres, sous réserve de justifier d’une longue carrière. C’est souvent plus simple que les démarches auprès des commissions officielles, surtout si vous n’exercez plus depuis un moment. Vous pouvez alors conserver une reconnaissance pour vos années de service dans la profession, tout en évitant un dossier administratif trop lourd.

Chez nous, si vous avez déjà bénéficié de la carte de presse active, vous pouvez souscrire à la version « honoraire » dès lors que vous arrêtez votre activité régulière, sur simple présentation de justificatifs prouvant votre ancienneté. Ainsi, vous restez en lien avec le monde du journalisme et profitez d’un passeport symbolique pour la suite de votre parcours.

En bref

La carte de presse honoraire représente une façon de prolonger officiellement le statut de journaliste, même lorsque la carrière professionnelle prend fin. Elle traduit la gratitude et la reconnaissance envers les années passées au service de l’information, et maintient un certain nombre d’avantages (accès aux événements, réductions, reconnaissance).

Pour l’obtenir, il convient généralement d’avoir été détenteur de la carte « active » pendant plusieurs années, de prouver une ancienneté, et d’effectuer une demande spécifique auprès de l’organisme compétent (commission officielle, association privée, syndicat). Renseignez-vous directement auprès de la structure qui gère vos droits de journaliste dans votre pays, ou auprès d’une fédération qui facilite les démarches pour les professionnels retraités ou inactifs.